Les Agences Locales de l’Energie et du Climat, de par leur vocation à animer l’ensemble des acteurs du territoire ont développé une expertise sur l’accompagnement du secteur agricole dans la voie de la transition énergétique. 3 ALEC investissent plus spécifiquement ces thématiques, il s’agit de l’Aduhme dans le Puy-de-Dôme, de Quercy Energie dans le Lot et de l’ALE 08 des Ardennes. Les champs d’expertise détaillés ci-dessous sont accompagnés de fiches bonnes pratiques en téléchargement avec les contacts nécessaires.
Sensibiliser et impliquer le secteur agricole sur les sujets de la transition énergétique
Une première étape est avant tout d’informer et de sensibiliser afin de faire adhérer aux enjeux énergétique et climatique. Il s’agit ensuite de faire prendre conscience qu’une action est possible. Les partenariats avec les chambres d’agricultures sont indispensables afin de mobiliser l’ensemble de la filère sur ces questions. Dans le Puy-de-Dôme, une trentaine de séances d’information, de sensibilisation, de portes ouvertes et de voyages d’études ont permis de toucher plus de 1 000 agriculteurs sur le territoire. Cette sensibilisation passe aussi par l’organisation de visites de sites de bonnes pratiques ainsi que par des séances d’information auprès des lycées agricoles.
Economiser l’énergie
La question de la rentabilité économique d’une exploitation agricole est devenue prégnante dans la réalisation de cette activité. Avant d’investir dans un projet d’énergie renouvelable, le premier axe de travail est celui des économies d’énergie. Il va permettre d’identifier des actions faciles à mettre en œuvre avec des économies rapidement réalisables pour l’exploitant. Son engagement dans la suite de la démarche en sera facilité.
Afin de répondre à cet enjeu, les ALEC ont travaillé sur des outils pratiques tels que « le mémo des économies d’énergie à la ferme », sur l’optimisation de la consommation énergétique des tracteurs ainsi que sur le Diagnostic Agro-énergie ®. Ce diagnostic énergétique d’exploitation agricole visualise les émissions de gaz à effet de serre des différents postes de fonctionnement d’une exploitation et détermine les meilleures solutions technico-économiques pour réduire significativement l’empreinte environnementale des activités.
Produire de l’énergie
Les ALEC accompagnent des projets sur les 4 axes suivants : l’énergie solaire thermique et photovoltaïque, l’utilisation du bois énergie, la méthanisation et l’huile végétale pure. La problématique des sites isolés des exploitations agricoles conduit également à travailler des solutions spécifiques telles que les micro-réseaux de chaleur.
Sur le sujet du solaire photovoltaïque, les exploitations agricoles, de par les surfaces de toitures qu’elles possèdent sont fortement sollicitées pour investir dans cette technologie. Les ALEC sont des relais d’information importants sur cette thématique, pour laquelle une expertise indépendante permet d’effectuer des choix éclairés. En ce qui concerne l’utilisation de l’énergie solaire, des solutions comme la production d’eau chaude par des installations solaires thermiques pour l’élevage, ou le séchage solaire des fourrages en grange sont régulièrement adoptées.
Pour ce qui relève de la méthanisation, deux visions doivent converger : celle qui se constitue à l’échelle du territoire avec la mise en place de filière, et celle à l’échelle de l’exploitation agricole. A l’échelle du territoire, les ALEC participent au cahier des charges d’étude de potentiel sur la méthanisation, voir pilotent les études de gisement. Parallèlement, une expertise se développe à l’échelle de l’exploitation agricole sur la valorisation des effluents d’élevage et la mise en œuvre d’installation de production de biogaz. Lorsque les potentiels sont faibles à l’échelle des exploitations, la mobilisation de l’ensemble des acteurs est nécessaire afin de générer des volumes permettant la mise en place d’une filière. Les ALEC accompagnent les collectivités à faire converger ces deux visions et deux échelles de la méthanisation.
Plutôt que de représenter une charge dans l’activité de l’agriculteur, l’objectif est de faire du bois disponible sur l’exploitation une source de valeur ajoutée. Si la filière n’est pas bien développée sur le territoire et qu’il manque de lieux de stockage et de débouchés, où inversement, si elle est déjà bien structurée avec des acteurs qui fournissent de la plaquette à des prix compétitifs, il peut être difficile pour un agriculteur de rentabiliser cette activité. Dans ces contextes ou dans le cas où le bois est disponible en petite quantité, il est plus judicieux de réaliser des projets bois énergie au sein même d’une exploitation agricole : l’agriculteur cherche à valoriser directement la biomasse qu’il récupère. Il remplace, par exemple, ses chaudières fioul et assure le chauffage de son habitation et la production d’eau chaude pour son activité d’élevage.
Les ressources dont dispose le secteur agricole en font des acteurs privilégiés pour le développement des filières huile végétale pure. Il s’agit de valoriser les déchets végétaux pour en faire un combustible. Que ce soit sous forme de projet de recherche ou avec la participation d’un groupe d’agriculteurs, c’est un nouveau débouché qui s’ouvre pour ces acteurs.
Autres expertises disponibles au sein des ALEC
En cohérence avec les actions précédentes, d’autres expertises sont développées au sein des ALEC :
- La réalisation de bilans énergétiques qui permettent de définir des axes de travail pour les économies d’énergies et/ou la production d’énergie renouvelable. Ils prennent en compte l’ensemble des énergies directes (fioul, électricité, gaz, etc) et énergies indirectes (produits phytosanitaires, produits d’épandage, plastiques agricoles) consommées sur la ferme par rapport aux types de production de l’exploitation (céréales, viandes, laiteries) tout en suivant l’itinéraire technique.
- Des formations auprès des agriculteurs (gestion de l’énergie à la ferme, méthanisation)
- Adaptation aux changements climatiques et développement des circuits courts.
Quelle gouvernance des projets?
Ces projets, notamment pour les études préalables, nécessitent la plupart du temps le soutien des collectivités. Une collectivité a un processus de décision plus long que des agriculteurs et industriels qui avancent à une vitesse très différente. Il y a donc un enjeu important au niveau de la gouvernance afin de co-construire le projet.